
Quel sera l’impact du covid-19 sur le marché immobilier ?
Soyons clair, il va se passer quelque chose. De quel ordre et de quelle portée ? compliqué d’avoir toutes les réponses, mais ce dont on est certain c’est qu’au sortir de cette crise du COVID-19, les choses ne ressembleront pas à celles telles que nous les avions laissées.
Loin de moi la volonté de jouer les Cassandre, mais il faut s’y préparer, anticiper et s’adapter au mieux, pour nous, pour nos équipes et pour notre entreprise.
L’immobilier est un sujet très sensible. Une myriade de paramètres exogènes peuvent avoir une incidence sur ce secteur. Que les variables soient macro ou micro, c’est le secteur dans sa globalité qui est susceptible d’être touché.
Comme en 2008, un sentiment d’incertitude plane sur le secteur et son issue. Le contexte actuel est bien différent que celui de la crise financière de 2008. Tout d’abord, les taux d’intérêts n’étaient pas au niveau actuel mais aux alentours de 5%. Il s’agissait avant tout d’une crise qui tirait son origines de dérives financières et d’erreurs individuelles notamment de valorisation immobilière.
La crise que nous vivons aujourd’hui n’est pas de la même nature, nous traversons une crise humaine.
Cette différence est fondamentale car elle nous rappelle ô combien notre métier est humain. Cette crise met en évidence à quel point ce métier s’exerce au contact de nos vendeurs et acheteurs. Ces événements ont la vertu de rebattre les cartes du marché. L’immobilier est un métier de professionnel, c’est avant tout un conseil que nos clients viennent chercher, des réponses qu’ils souhaitent trouver et enfin un service complet auquel ils souhaitent adhérer.
Si vous, agents et conseillers ne recevez pas de messages de vos clients, qui viendraient chercher auprès de vous conseils, avis, confort et soutien au sujet de leur situation quant aux effets du virus sur leur projet, c’est qu’ils sont très vraisemblablement déjà en train de demander à votre concurrent !
La crise actuelle démontre l’importance vitale de conserver le lien, de conseiller, de les rassurer sur vos qualités et de leur montrer que vous irez au bout de la mission qu’ils vous confient.
Alors que risque-t-il de se passer ?
L’épidémie est un évènement mondial, les prévisions les plus pessimistes semblent indiquer que la crise économique qui l’accompagne pourrait durement affecter l’économie mondialisée comme en 2008.
Les leviers à utiliser seront donc mondiaux également. Il est fort probable que la Banque centrale européenne (BCE) aidant au financement des pays les plus atteints tel que l’Italie poussera à une augmentation des taux d’emprunt.
Mais encore une fois, cette crise est humaine : elle affecte les personnes, leur mobilité, leurs habitudes de consommation. Puisqu’elle ne ressemble pas à une crise purement économique, il est plus sensé de la rapprocher d’une crise en temps de guerre, pour reprendre les termes utilisés par notre Président de la République.
Bien entendu il faut prendre la comparaison avec beaucoup de distance. Le parallèle qui est doit nous servir de grille de lecture sans toutefois omettre que l’impact humain est beaucoup plus considérable dans une guerre au sens traditionnel du terme.
Malgré tout, nous sommes en temps de guerre, et comme au lendemain d’une guerre il se passe des choses fortes, qui ont un impact important.
Nul ne peut prédire quelles seront les conséquences de la crise que nous traversons actuellement. Ni affirmer si celles-ci s’inscriront durablement dans nos habitudes, ou si nous reviendrons, progressivement, dans le cours normal de nos vies. Mais il est une chose qui apparaît comme une évidence, à mesure que sont mises en place des mesures de confinement et des lois visant à le renforcer : notre métier n’a de sens que par et pour l’humain. C’est à travers une relation de confiance établie entre vous, conseillers, et vos clients que pourront grandir la marque et l’entreprise.
De nombreuses voix se lèvent actuellement qui nous poussent à réfléchir sur le sens de notre économie mondialisée, dans laquelle les soucis de l’un affectent considérablement les modes de vie des autres.
Rodolphe Elmaleh, Head of Sales France pour Proprioo

